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Life is Strange
Dans la catégorie Jeux vidéo, publié par Guns le 09 juin 2015, dernière modification le 10 juin 2015
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Je me suis longtemps tâté à écrire un sujet sur Life is Strange, déjà parce que j'ai la flemme, et ensuite parce que le jeu est par épisodes, et que nous n'en sommes qu'au troisième à la date où j'écris ces lignes.

 

Oui, c'est joliOui, c'est joli

 

Finalement, je me lance, tout simplement parce que j'ai rarement autant apprécié un jeu. Déjà, j'en ai un paquet auquel je ne joue même pas, parce qu'après 5 minutes je me rends compte que :

a) c'est débile

b) c'est pénible

c) c'est moche

Et souvent les trois à la fois.

 

Life is Strange, c'est un peu différent. Je l'ai acheté sur une sorte de coup de tête après avoir vu une preview rapide sur Game One. Pour une fois qu'on nous montre un jeu qui sort un peu de l'ordinaire, où il n'y a pas de tuerie, de zombie (encore que...) ou qu'il ne faille pas acheter trouzemille goodies dans un jeu pseudogratos ...je me suis dit "tiens why not".

 

Maintenant que j'ai étalé publiquement ma capacité bilingual, abordons le jeu. De prime abord il s'agit d'un jeu point n' click. Alors déjà je vais clarifier, parce que pour ma génération c'est quelque chose d'évident (nous avons grandi avec les Myst, les Chevaliers de Baphomet, les Syberia et autre Monkey Island) mais pour le jeunot de passage qui pense encore trouver des babes avec des flingues sur ce site, c'est peut-être moins évident. Un point n' click c'est un jeu mon jeune ami où tu utilises le périphérique pointeur de ton choix (le mien c'est une souris) et avec tu te ballades à différents endroits d'une scène pour découvrir des éléments interactifs et avec lesquels, donc, tu interagis.

 

Pointe et cliqueTu pointes et tu tires

 

Ceci étant dit, ce jeu est également dans la veine des jeux récents du genre TellTale game, où le joueur suit une histoire et doit en plus faire des choix. Peut-être que certains d'entre vous ont joué à Walking Dead, c'est le même principe. A quelques différences : dans Walking Dead, les choix sont un élément "décoratif" du jeu, quoi que tu choisisses, il se passera la même chose au final. Au mieux t'es plein à la fin de l'épisode 2, au pire t'es seul, mais tu feras la même action. Dans Life is Strange, les choix ont de réelles conséquences. Ensuite, le parti pris gaphique de Walking Dead s'orientait vers le moche à tendance grossier, pour coller au Comics. C'est un choix, on peut l'apprécier comme n'être pas particulièrement fan. Life is Strange a fait le choix de l'esthétique totale et absolue. Ce jeu, on pourrait presque ne pas vouloir y jouer et simplement vouloir prendre le temps de l'admirer tellement c'est beau.

 

Je saute une ligne parce que le paragraphe précédent est asphyxiant.

 

Nous voilà à une partie très importante, grâce à mon sens inné de la transition : esthétiquement ce jeu est une perfection. Nous incarnons une étudiante en photographie, et le choix visuel a été de coller à cet univers en nous offrant des flares (ok classique), des effets visuels photographique (ok, moins classique) et surtout une gestion de la profondeur de champs, qui donne tout de suite une pate, un cachet, un charme fou à ce jeu. Le choix des focales prend un sens tout particulier quand il s'accompagne d'un choix d'angles et de cadrages superbe. Franchement je n'ai jamais vécu ça dans aucun autre jeu. Cet esthétisme de fou s'accompagne de jeu de lumières, de particules, d'une physique irréprochable.

 

Déjà là, c'est la claque, mais tout cela est en plus servi avec une musique admirable, qui colle au thème, aux moments forts. Bref, émotionnellement c'est le chef-d'oeuvre.

 

LightFranchement, la lumière, les ombres ...

 

Alors moi je suis fan des jeux qui, à la limite, ne se jouent pas. J'ai fait L'Amerzone, Syberia, The Longest Journey, chaque fois avec un immense plaisir contemplatif. Ici c'est pareil, je pourrais ne pas jouer que je m'en taperai royalement, tellement c'est immersif, on se croirait dans un film des frères Coen.

 

Et pourtant, il y a une histoire. C'est une histoire très simple, vous êtes étudiante en photographie, et vous êtes témoin d'une homicide. Dans votre école, planquée dans les chiottes. Paniquant vous vous rendez compte d'un détail, vous pouvez remonter le temps et changer ce qui va se passer.

 

Voilà, c'est le pitch. Le lecteur attentif aura tout de suite noté que dans un jeu où l'on doit prendre des décisions, le fait de pouvoir remonter le temps est une arme absolue, puissante mais terrifiante. A chaque choix important vous est donnée la possibilité de recommencer. Et là c'est le dilemme, que choisir, impossible de savoir ce que cela va modifier, puisque nos choix altère le présent, mais également avenir et passé. Bref, c'est sur un point de vue ludique une pure merveille là encore.

 

BeautiesSérieusement ? La lumière ? L'ouverture ? in-game hein.

 

Pour conclure, nous n'en sommes qu'au troisième épisode d'une série qui en compte 5. Le jeu a pris une orientation plus sombre. De nombreuses interactions se mettent en place et la complexité narrative époustouflante du jeu apparait alors (c'était déjà enthousiasmant dès le premier épisode). Sur un point de vue joueur, un mode "collectible" a été ajouté entre la sortie du premier et du second épisode pour permettre de faire les Polaroid "trophés". Je n'ai pas eu cette chance et j'ai du refaire le premier épisode dans son entier, avec le même plaisir, et me rendre compte que j'étais passé à côté de beaucoup de chose.

 

Ce jeu est riche, sensible, intelligent et magnifique. J'ai rarement eu autant de plaisir à jouer à un jeu, et rarement eu une telle impatience entre chaque épisode.

 

Je le conseille bien évidement à tout le monde, le coût total doit être de l'ordre de 25€ (15 à certains endroits), ça les vaut largement.

 

Bisous